PELLE DI LAVA
Stromboli è un’isola, un vulcano, un microcosmo nel cuore del Mediterraneo che incarna la sfida globale dell’urgenza climatica. Sconvolta negli ultimi anni da una serie di catastrofi (incendi, colate di fango, eruzioni), la realtà della minaccia ecologica è tangibile, suscitando una paura razionale.
Tuttavia, lo sviluppo umano e urbano sull’isola non è estraneo alle conseguenze drammatiche di questi eventi. “Pelle di Lava”, nel suo approccio sia plastico che politico, affronta il complesso equilibrio che risiede nella convivenza tra l’uomo e Iddu, il vulcano.
Le immagini, frutto di un’osservazione minuziosa del territorio, sono interamente realizzate (sia per lo sviluppo che per la stampa) con una tecnica che utilizza esclusivamente sostanze non tossiche: caffè, vitamina C e acqua di mare. Le fotografie riflettono così l’oscurità della roccia vulcanica cercando al contempo di catturare con precisione il segno e il significato. Esse mettono in parallelo il tempo sedimentario e il tempo quotidiano.
“Pelle di Lava” fa emergere la questione dell’identità del vulcano, attraverso le sue stratificazioni geologiche, ma anche attraverso un monologo, quello di Iddu, che osserva, vive e commenta l’attività sui suoi fianchi.
In questo nuovo animismo politico, risuona una rivolta congiunta, urgente e primordiale, fatta di cenere, lava e mare.
Stromboli est une île, un volcan, un microcosme au coeur de la Méditerranée qui incarne le défi mondial de l’urgence climatique. Bouleversée ces dernières années par une série de catastrophes (incendies, coulées de boue, éruptions), la réalité de la menace écologique y est tangible, provoquant une peur rationnelle.
Cependant, le développement humain et urbain sur l’île n’est pas étranger aux conséquences dramatiques de ces événements. Pelle di Lava, dans son approche à la fois plastique et politique, aborde le complexe équilibre résidant dans la cohabitation entre l’homme et Iddu, le volcan.
Les images, fruit d’une observation minutieuse du territoire, sont intégralement réalisées (aussi bien pour le développement que pour le tirage) avec une technique mobilisant uniquement des substances non toxiques : café, vitamine C et eau de mer. Les photographies reflètent ainsi la noirceur de la roche volcanique tout en cherchant à capturer avec justesse le signe et le sens. Elles mettent en parallèle le temps sédimentaire et le temps quotidien.
Pelle di Lava fait ainsi ressurgir la question de l’identité du volcan, à travers ses couches géologiques, mais aussi à travers un monologue, celui d’Iddu, qui voit, vit et commente l’activité sur ses flancs.
Dans ce nouvel animisme politique, résonne une révolte conjointe, urgente et primordiale, faite de cendres, de lave et de mer.
Chiara Indelicato a mis en place une technique qui lui est propre pour développer ses films et tirer ses photos. Elle baigne ses images argentiques dans le café et la vitamine C, puis l’eau de mer. Ce procédé lui permet de travailler à Stromboli, où il n’y a pas de laboratoire ou de moyen de retraiter les chimies polluantes des images. Mais surtout cette recette à la simplicité déconcertante rend son geste organique. Elle crée un parallèle étonnant entre les images, les corps photographiés et le procédé.
Stromboli est un monde rude, où les éléments primitifs sont là toujours à l’œuvre : la lave et les cendres tombent dans la mer et créent les conditions de la vie sur terre.
Les images de Stromboli sont fidèles dans leur contraste à la qualité de noir de la roche volcanique, l’œil stable et contemplatif de l’habitante et photographe cherche la justesse, cherche l’émergence de l’image, puis du signe, puis du sens.
Le temps sédimentaire règne, à l’opposé du temps que nous gaspillons chaque jour.Les couches de laves sont l’horloge de notre monde, leur usure marque la durée véritable de notre socle.